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CUSCO, NOMBRIL DE L'EMPIRE INCA

  • Photo du rédacteur: miss kimvan
    miss kimvan
  • 1 sept. 2017
  • 10 min de lecture


Découverte de Cusco, la Montaña de siete colores, le Machu Picchu, la Valle sagrado. Ayant décidé de ne pas m'arrêter à Puno car je préfère finalement voir le lac Titicaca coté Bolivien, je quitte Arequipa en bus de nuit avec la compagnie low cost Econociva direction Cusco. Une fois encore je suis la seule étrangère parmi les autres passagers ! Cusco (ou Cuzco en quechua) est une ville d’altitude, environ 3400 m, et cela se ressent : les nuits sont très fraiches, la douceur de vivre d‘Arequipa est remplacée ici par une atmosphère plus rude, de montagne. On y trouve des boutiques d’articles de rando, des vendeurs ambulants déballant bonnets, gilets, gants et chaussettes en alpaga tous les 2 mètres et une multitude d'agences touristiques proposant des treks pour chatouiller les sommets en découvrant les vestiges de la civilisation inca.

En parlant d'Incas, voici ici un super dossier et ici un documentaire du National Geographic pour se remettre en mémoire l’histoire et les infos clés de cette civilisation disparue, qui reste encore mystérieuse.

Afin de m’imprégner de la ville je commence par le traditionnel "free walking tour » qui part de la Plaza de las Armas :) Comme dans toute ville péruvienne qui se respecte, c'est la place principale et le centre urbain où gravite l'activité de la cité : restaurants, petits commerces, transports, édifices religieux... La Plaza de Armas de Cusco expose fièrement deux édifices majeurs : la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption et l’Église de la Compagnie de Jésus. Je ne suis pas particulièrement fan de l'architecture assez sombre de ces édifices, mais je dois dire qu'ils sont tout de même assez impressionnant !

On commence notre visite par une petite introduction sur Manco Capac, fondateur de l’empire incas au XIIIe siècle, puis sur Pachacútec unificateur de l’empire et grand conquérant, et dont la statue trône au milieu de la Plaza. Avec son frère Capac Yupanqui puis son fils Túpac Yupanqui, ils ont consolidé l'empire inca qui a dominé le monde andin jusqu’à la conquête espagnole par Francisco Pizzaro en 1535. C’est à Pachacútec que l’on doit la reconstruction de Cusco avec un nouveau plan dont les découpes forment un puma, animal vénéré au Pérou. On retrouve d’ailleurs le puma ainsi que le serpent et le condor, trilogie sacrée, dans de nombreux sites et représentations, en particulier sur un mur de la rue Hatun Rumiyoc, emblématique du talent inca en matière de constructions. (Ils utilisaient des pierres de formes polygonales parfaitement taillées et polies qu’ils emboîtaient les unes aux autres sans mortier, et montaient les murs avec une déclinaison pouvait aller jusqu'à 13° afin de défier les tremblements de terre). Pachacútec ordonna le culte du Soleil et érigea pour cela le majestueux temple Coricancha, la forteresse de Sacsayhuamán et le Machu Picchu. Il fit construire des canaux d’irrigation, des réservoirs et des terrasses pour l’agriculture. L’empire de Pachacútec, immense territoire de la cordillère des Andes, allait du Chili jusqu’à l’actuel Equateur. Pachacútec étendit les grandes voies (plus de 20 000 km) qui mènent aux quatre provinces de l’empire Chinchasuyu, Collasuyu, Antisuyu et Cuntisuyu, en partant de Cusco la capitale, et fit construire plus de 300 auberges et réserves alimentaires pour que les chasquis (les messagers) puissent se restaurer et assurer la communication entre les villes et l’empereur. Par ailleurs, il unifia son pays par une langue officielle : le quechua, encore parlée aujourd’hui en famille. L’artisanat était déjà très présent chez les Incas : travail de la céramique, des métaux, des os et coquillages, du textile… Nous continuons donc notre visite vers San Blas (en reprenant notre souffle, inévitable avec l’altitude !) le quartier des artisans un peu plus en hauteur par rapport centre ville. Puis nous partons admirer la vue depuis l’Eglise Santa Anna et terminons par une dégustation de Pisco sour, un cocktail à base de pisco, de sirop de sucre de cannes, de citron vert et de blanc d’oeuf. La visite terminée, je file vers le Mercado San Pedro pour grignoter un sandwich de pan, abocado y queso et goûter à quelques fruits exotiques pour le dessert avant de flâner dans les allées.











Pas le temps malheureusement de faire un trek de plusieurs jours (le Salkatay et son pic enneigé à plus de 6000m, le Choquequirao et ses ruines…) car Anna mon amie brésilienne me rejoint le surlendemain, mais je me booke quand même un tour pour la Montaña de siete colores (rainbow montain) que je ferai seule avant son arrivée. Je réussis à trouver une agence qui me propose une route et un point de vue différents, hors des sentiers battus. Pour pratiquement le même prix, nous ne serons que 8 à profiter du paysage à couper le souffle, un panorama grandiose et des couleurs hallucinantes ! Cet étonnant spectacle est exclusivement le fruit du temps et de la nature. On le doit à l’accumulation millénaire de différentes couches sédimentaires : l’oxyde de fer offre le rouge, le sulfate de cuivre donne le vert, le souffre pour le jaune… Plus simple que le tour classique (qui demande 3h de montée pour atteindre un point de vue à plus de 5 000m d’altitude), nous ne marcherons que 1,5 km et atteindrons 4 800m. Mais le décor n’en n’est pas moins spectaculaire… et surtout nous sommes seuls et pouvons profiter en toute quiétude de ce fabuleux spectacle offert par Dame nature. "La où les habitations, puis les arbres, puis les herbes s’épuisent, nait le royaume stérile de la montagne, sauvage et minéral. Cependant, dans sa pauvreté extreme, sa nudité totale, il dispense une richesse qui n’a pas de prix : le bonheur que l’on découvre dans les yeux de ceux qui le fréquentent…"








Anna m’a rejoint et c’est avec une grande excitation que je vais enfin découvrir le fameux Machu Picchu ! Comme nous n’avons pas beaucoup de temps, nous décidons de prendre le train (ce n’est pas une solution « backpacker » mais j’avoue que c’est hyper confortable!) et prévoyons de visiter le site l’après-midi sur les conseils d'un ami afin d’éviter encore une fois les touristes qui partent tous à 3h ou 4h du matin pour être sur place aux aurores… Par ailleurs, nous espérons avoir une meilleure lumière et éviter les brumes matinales. Départ vers 7 heures, embarquement à Poroy à 20mn du centre ville de Cusco et arrivée à Agua Calientes en milieu de matinée. C’est une étape 100% touristique sans aucun intérêt si ce n’est d’être le départ du sentier vers le Machu Picchu. De là, et parce que le Machu Picchu se mérite ;-) nous prenons le sentier à pieds - plutôt que d'emprunter un autre bus - pour accéder au site en 1h30 environ, non sans peine car ça grimpe dur...! Il ne pleut pas mais le temps est très humide, nous croisons les visiteurs du matin trempés car ils ont eu de la pluie toute la matinée ! Grosse déception à notre arrivée quand il se met de nouveau à pleuvoir ! C’est un festival de touristes en ponchos de plastique qui s’offre à nous… Et je dois moi aussi m’équiper à regret :-( Dans le cahot, nous loupons le départ de notre visite guidée, ça commence mal… !! Finalement, nous trouvons un autre guide que nous partageons avec un brésilien (pour 15 PEN de plus), c’est beaucoup plus confortable que la visite groupée ! Le temps s’améliore et nous pouvons profiter de belles éclaircies. Les touristes quittent le site… le Machu Picchu est à nous... Et, belle surprise, nous avons même la chance d’avoir un superbe arc en ciel… ! Il doit y avoir une bonne étoile quelquepart ;-)




Le lendemain, journée farniente et découverte de Cusco avec Anna, passage "obligé" au marché de San Pedro, reportage photo de la ville, visite du temple du soleil Coricancha et un peu de repos avant de repartir le jour suivant pour une journée d’excursion dans la vallée sacrée. Pour la petite histoire, Coricancha représentait le lieu le plus sacré de l'empire inca. Cet édifice, dont subsistent d'importants vestiges qui ont récemment été remis en valeur, était le théâtre des cérémonies importantes des souverains incas : mariages, sacres, funérailles. C'est là que leurs momies étaient conservées, assises sur des trônes en or. Il fut le plus vaste et le plus richement orné de son époque, mais à l'arrivée des Espagnols, il fut rasé et pillé de fond en comble. Les plaques d'or couvrant les murs furent arrachées et les momies des anciens incas profanées. Il ne resta debout que les fondations qui, peu après, servirent d'assise à la construction de l'église et du couvent Santo Domingo.









Excursion d'une journée dans la Valle Sagrado.

Chinchero semble être un village charmant. Nous commençons d'abord par découvrir les techniques de tissage et de teinture à base de plantes ou de graines pour colorer la laine d’alpaga de manière naturelle. Un marché de produits artisanaux nous attend à l’entrée du village un peu plus haut (mais il est très touristique malheureusement). Cependant, nous pouvons profiter d'une belle vue panoramique sur la vallée et admirer l'église, d'architecture très sobre et dont les murs blanchis à la chaux se détachent du ciel et du paysage. L'intérieur de l'église est beaucoup plus chargé, orné de peintures, de bois sombres, de nombreux objets de cultes et de dorures. On ressent une certaine effervescence ce matin : les habitants du village s'activent pour fêter Santa Rosaria de Lima.

La route pour se rendre à Moray est magnifique. A perte de vue, le paysage verdoyant ou parfois jauni des collines se trouve violemment confronté aux pics montagneux de la chaîne des Andes. Au loin, on aperçoit d'impressionnants glaciers. Après environ 45min, nous découvrons le site : d’étonnants cercles de cultures en terrasses. Une fois de plus, les Incas ont prouvé leur ingéniosité : Moray servait de lieu d’expérimentation agricole. La structure spécifique en terrasse permettait d’offrir de multiples microclimats, caractérisés par d’importantes différences de températures (à priori jusqu'à 5°C par niveau ! ). Cela permettait de cultiver plusieurs espèces de maïs, de céréales, de pommes de terre... J'apprends à cette occasion que la pomme de terre est née au Pérou et que les agriculteurs des Andes en cultivaient plus de 3000 variétés !

Une quarantaine de minutes après avoir quitté Moray, nous arrivons aux Salineras de Maras : à 3 200 mètres d'altitude, nous découvrons plus de 3 600 salines à partir desquelles jusqu'à 200 tonnes de sel sont extraites chaque année... un véritable trésor puisque, comme chez les Romains, le sel était utilisé comme moyen de paiement. Les Salineras de Maras doivent apparemment leur existence à un ruisseau saturé en chlorure de sodium. Totalement naturel, le site impressionne par son étendue.

Puis nous nous rendons au village d'Ollantaytambo, au nord de la Vallée sacrée, qui a été témoin de sanglantes batailles entre Incas et Conquistadors. Ollantaytambo avait pour but de protéger l’entrée nord de la Vallée sacrée, Pisac, l’entrée sud et Choquequirao, l’entrée ouest. La forteresse d'Ollantaytambo n'était à priori pas terminée quand Pizarro débarqua, comme en témoignent les blocs disséminés sur le terrain. Un temple à dix niches accueillant les momies surplombe le temple du Soleil formé de six gigantesques monolithes, dont le poids avoisinerait les cinquante tonnes (on se demande encore comment ils furent hissés là-haut !). Plus haut, des habitations se confondent avec le rocher. Sur la montagne d'en face, on aperçoit le visage d'un étrange homme barbu formé par les rochers et un édifice construit par les incas pour stocker les denrées alimentaires (l'une des fameuses 300 réserves). Nous atteignons le site en fin de journée au soleil couchant, la lumière met en valeur les terrasses et les ruines, c'est magnifique...

Nous finissons par Pisaq, un avant-poste de défense situé stratégiquement à l’entrée de la Vallée Sacrée et donc l’un des sites inca les plus importants. Avec ses constructions militaires, religieuses et agricoles, le site avait une triple fonction. Les terrasses encore utilisées aujourd'hui pour l'agriculture représenteraient l'aile d'une perdrix (pisac'a), ce qui a donné son nom au lieu. Sur l'un l'autre versant, les falaises sont percées de nombreuses petites cavités : les tombes de villageois incas, pillées avant l'arrivée des archéologues. J'avoue, je suis moins impressionnée par Pisaq que par Ollantaytambo, peut être parce que nous arrivons tard : le site est déjà totalement dans l'ombre et qu'il fait tellement froid qu'on a du mal à profiter du moment !! La journée a été intense et très rythmée (un peu la course malheureusement pour tout voir et circuit très touristique...) mais c'était un bel aperçu de la puissance et de l'ingéniosité des Incas.







Ainsi prend fin l'étape Cusco… de même que mon voyage au Pérou. Il y a tant à faire dans la région que j aurais pu rester encore 10 jours à Cusco et 2 semaines de plus pour faire le nord du pays ! Mais il est temps de partir pour de nouvelles aventures en Bolivie :)

Plus de photos ici. Infos utiles : Un trajet en bus de nuit avec la compagnie Econociva : 40 PEN soit 10 EUR (vs 110 PEN minimum avec la compagnie Cruz del Sur) Excursion d'une journée pour la Montaña de colores (rainbow montain) : tarif négocié à 80 PEN + 10 PEN le boleto pour l'entrée sur le site. Les autres agences proposent 70 à 80 PEN pour le tour classique + 10 PEN le boleto pour l'entrée. Il n'y a donc pas beaucoup de difference sur le prix pour avoir un tour loin des dizaines de touristes ! Excursion d'une journée au Machu Picchu (départ 7h - retour minuit) : 191 USD. Le tarif comprends le taxi de notre hotel à la gare de Cusco Poroy (à 20mn du centre-ville), le train avec la compagnie Peru Rail jusqu'à Agua Calientes, l'entree au Machu Picchu, le guide, le retour en train avec la compagnie Inca Rail jusqu'à Ollotaytambo, le car jusqu'à la plaza San Francisco proche de notre hôtel (1h30 de route). L'A/R en train nous permet d’éviter de passer la nuit à Agua Calientes, et surtout de visiter le Machu Picchu l’après midi, lorsque le site est plus calme. (Il peut y avoir jusqu’à 2 000 pers. en même temps le matin !) Excursion d'une journée pour la Valle Sagrado (départ 7h - retour 19h) : 70 PEN + 10 PEN le boleto pour l'accès aux Salineras de Maras + 70 PEN le boleto pour l'entrée aux autres sites, soit un total de 150 PEN. Départ de la Plaza de las Armas puis visite des sites : Chinchero, las salineras de Maras, les terrasses agricoles de Moray, les ruines d'Ollotaytambo, déjeuner à Urumbamba, les ruines de Pisaq, et le retour en bus vers le centre ville de Cusco.

L’agence que nous avons prise pour les 3 excursions : Outdoor Peru Ausangate - Calle de Los Procuradores, Cusco.

Hébergement à l’hôtel Monasterio Del Inka Machu Picchu : 100 PEN la nuit en chambre double, soit 50 PEN par personne. C’est un peine plus cher qu’une chambre double en auberge de jeunesse, et nous étions logées dans un magnifique ancien monastère à deux pas de la Plaza de las Armas. Cela fait du bien de faire une pause un peu plus "confort" dans un hôtel...!

Mes chaussures (type Timberland) étant très abimées, j’ai fait changer l’empiècement de cuir de la cheville pour seulement 15 PEN et payé 5 PEN de plus à un cireur de rue… Ainsi, pour 20 PEN au total (soit près de 5 EUR) elles sont comme neuves !

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