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PARTIR A L'AVENTURE AU KIRGHIZISTAN

  • Photo du rédacteur: miss kimvan
    miss kimvan
  • 5 août 2019
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 28 oct. 2019




Encore peu connu, le Kirghizistan (ou Kirghizstan) est une destination confidentielle idéale pour les amoureux de la nature ! Fermez les yeux et imaginez des montagnes aux cimes côtoyant les nuages, des lacs d'altitude à l'eau turquoise, d'immenses steppes que traversent des cavaliers gardiens de troupeaux et, dans ce paysage à la terre dorée et caressée par le vent, les toiles blanches des yourtes kirghizes, témoignages d'une vie nomade.


Depuis Paris, 6 heures de vol seulement sont nécessaires pour atteindre Nur-Sultan, mon escale au Kazakhstan, puis 1h40 pour arriver à Bishkek capitale du Kirghizistan.


ESCALE AU KAZAKHSTAN


Pas besoin de visa pour les français qui séjournent moins de 30 jours au Kazakhstan, je vais donc profiter de mon escale pour découvrir Nur-Sultan la nouvelle capitale du Kazakhstan indépendant (attention, ne pas s'engager vers la zone de transit, sinon on ne vous laissera pas sortir de l'aéroport).


L'ancienne capitale Almaty est située dans une zone sismique, au pied des monts Tian et manque d'espace pour se développer. Elle est aussi trop excentrée et très proche de la frontière avec la Chine et les républiques d'Asie centrale politiquement peu stables. Elle est surtout symboliquement associée au pouvoir soviétique... Aussi, le gouvernement Kazakh, à l’initiative du premier président de la République Nursultan Nazarbaev, décide en 1994 de déplacer sa capitale à Akmola, renommée Astana en 1998, puis Nur-Sultan en mars 2019.


La nouvelle capitale est étonnante. Des immeubles de cité dortoire côtoient des bâtiments à l'architecture avant-gardiste et des gratte-ciel qui n'ont rien à envier à ceux des Emirats arabes, comme si la capitale s'était développée à la verticale ! On a un peu la sensation que Nur-Sultan a poussé comme un champignon et que les habitants n'ont pas encore investi les lieux. Tout est tellement calme et froid, et donne l'impression d'un lieu hors du temps et de l'espace. Cela me rappelle l'expo de Gregor Sailer aux Rencontres de la photographie d'Arles, sur les villages Potemkine (faux villages, aux façades en carton-pâte, construits à la hâte par le gouverneur Potemkine pour cacher la réalité de son administration à l’impératrice Catherine de Russie).


Le taxi traverse la ville en passant devant un arc de triomphe, puis le musée national, et me dépose enfin au pied de l'imposante mosquée Hazran Sultan, éclatante de blancheur. Achevée en 2012, elle est actuellement la plus grande mosquée des cinq pays d Asie centrale avec plus de 50m de hauteur et une capacité pouvant accueillir jusqu'à 5000 fidèles. Sur un portant, des dizaines de djellabas bleues sont suspendues. On me fait comprendre que je dois en revêtir une, sans oublier de mettre la capuche pour couvrir mes cheveux. La chaleur est étouffante. Le fond du bâtiment est reservé aux hommes, je monte à l'étage dédié aux femmes, toutes en djellaba bleue comme moi ! J'aperçois à travers les moucharabiehs un magnifique hall parsemé de colonnes sculptées et inondé de lumière. Silence coupé du bruissement d'une djellaba. Recueillement. Sieste pour certaines. Belle visite...





Derriere la mosquée se tient une pyramide, dont l architecture dénote par rapport aux autres bâtiments : le Palais de la paix et de la reconciliation. Les quatre faces de 62 mètres de longueur sont orientées vers les quatre points cardinaux et symbolisent chacune une facette de l'humanité idéale : l'amitié, la solidarité, la paix et la tolérance. La pyramide a été conçue pour accueillir le Congrès des Dirigeants des Religions traditionnelles du monde, c'est aussi une salle d'opéra, une bibliothèque et un musée. Au centre du hall, "Breathing flower" une immense fleur de lotus gonflable s'anime au rythme d'une respiration apaisante, c'est l'oeuvre de l'artiste Sud-Coréen Choi Jeong Hwa. Plus loin, je me perds dans une série de cabines d'essayage en trompe l’œil de l'argentin Leandro Herlich, qu'il avait il me semble présentées à la FIAC il y a quelques années. Nous sommes 3 visiteurs dans ce bâtiment surdimensionné. Tout est tellement différent de la vie parisienne, trépidante et surpeuplée. J'aime cette sensation de perte de repères qui me plongent dans le voyage...



Je poursuis ma visite sur les berges de l'Ichim et traverse l'immense pont de Ramstore avec vue sur les chantiers et au loin sur la tour-symbole de la ville Bajterek. Puis il est temps de retourner à l aéroport.





ARRIVÉE A BISHKEK, CAPITALE DU KIRGHIZISTAN


J avais réservé ma première nuit à l'Apple Hostel, une auberge de jeunesse recommandée sur la page Facebook Voyager au Kirghizistan. Aigul, la gérante de l hostel avec qui j échange depuis quelques semaines, commande un taxi pour me récupérer à l aéroport de Manas pour 9 euros (700 KGS). Premier contact chaleureux avec le chauffeur de taxi, qui dans un anglais approximatif me fait la conversation, pendant que défile un paysage aride. Le thermomètre de la voiture annonce 38 degrés ! Pendant le trajet, je demande à apprendre quelques mots en Kirghiz : bonjour Salam, au revoir koştoşuu, merci rahmat (en roulant le R) et le plat national bechbarmak. Le minimum pour survivre ! Lui me demande de lui apprendre la traduction dans ma langue. Apparemment il voit beaucoup de français parmi les touristes. Et aussi quelques russes, des allemands, des coréens, des chinois, des japonais... Ce petit pays de 6 millions d habitants a accueilli de nombreux peuples, turques, chinois, mongols, russes... Mon chauffeur de taxi est fier de la culture cosmopolite de son pays, de la tolérance et du respect pour la pratique de toutes les religions. Bon esprit :)


L'apple hostel est juste à cote de la gare de bus, pratique ! Super clean, on se déchausse à l'entree (ça sent un peu les pieds !), eau chaude dans les douches, et personnel chaleureux. La plupart parle anglais, pour les autres, on se comprend avec les mains et le sourire dans les yeux.


Sur place, je fais la connaissance d'Iwona, une polonaise qui vit à Barcelone, et de Kaori, une japonaise qui vit en France. Nous prévoyons de faire le trek d Ala Archa le lendemain, une rando assez accessible de 4 heures dans un parc national abritant les montagnes de Tian à 40 km au sud de Bishkek. En attendant, c est l'heure de diner, on se trouve un petit resto local à coté de la station de bus, une cantine éclairée à la lumière des néons et sans decor. Le menu est en kirghize, impossible à déchiffrer... Grace à Iwona qui parle un peu russe, on finira avec une salade, un pain traditionnel et une kompot, boisson à base de fruits au sirop. Petit à petit le resto se remplit, uniquement par des hommes. Mais aucun malaise, ils ont plutôt l'air étonnés de voir des touristes dans ce lieu populaire traditionnel. On essaye d'échanger quelques mots au sujet des plats qu'ils ont commandé, ils nous font goûter aux kourouts, des bâtonnets de fromage à base de lait caillé au goût super fort, qui ressemblent à de petites craies (et en ont un peu la consistance d ailleurs...!). Premieres experiences gustatives au Kirghizistan :)



TREK ALA ARCHA - BISHKEK


Apres le petit déjeuner super copieux de l'Apple hostel, nous partons pour le trek d Ala Archa, ideal pour se mettre en jambes avant mon trek de 4 jours dans le parc national de Karakol. Aucune difficulté si on s’arrête à la cascade Ak Say (4h aller-retour, 650m de dénivelés), le chemin est bien indiqué et la proximité de Bishkek en fait une rando assez populaire. On longe une gorge recouverte de genévriers, vue superbe sur les montagnes, les glaciers, la forêt et la rivière. Attention le temps est changeant, il est fréquent d'avoir de la pluie dans l'après midi après quelques heures ensoleillées, on n'y a pas échappé !




Une yourte accueille les voyageurs affamés en fin de trek. N'hésitez pas à vous arrêter ! Nous faisons la connaissance de Kuban et de ses deux enfants, qui s'expriment dans un anglais parfait (ils vivent à Chicago depuis quelques années et sont de retour au Kirghizistan pour les vacances). Accueil et échanges conviviaux avec toute la famille ! La mère de Kuban nous cuisine une soupe mampar accompagnée de kattama (un pain feuilleté traditionnel qu'elle pétrit devant nous), de plov (riz frit), de pastèque et de thé. Et bien sur dégustation du fameux khemis, lait de jument fermenté. Un grand-père nous regarde l'œil rieur tout le repas. Une femme amusée vient nous prendre en photo avec Kuban et ses enfants. Nous repartons rassasiées de nourriture et de bonne humeur !


Le lendemain, départ pour Karakol en marshrutka, le minibus local. Les voyageurs se font alpaguer par les chauffeurs à la criée, annonçant le nom des destinations. Quand on a trouvé le bon marshrutka, il faut patienter jusqu'à ce qu il soit rempli pour partir. Puis le long du trajet des voyageurs descendent et montent au fur et à mesure, il n y a pas de station, pas de règle, pas toujours assez de place assises (je fais la moitie du trajet avec une petite fille sur les genoux), mais tout se passe bien !


Info pratiques :

10 KGS (som kirghiz) = 1,30 EUR

Le Kirghizistan a une superficie de 198 500 km2 et une population de 5,8 millions d'habitant (29hab/km2)

Pour avoir un ordre d'idée, c'est un peu moins de 2 fois la France en surface et moins de 10% en terme de population !


Bishkek, la capitale, a une latitude comparable à la ville de Rome.

La ville dispose d'un climat tempéré de steppe froid en hiver (temperatures moyennes -10°C) et chaud en été (temperature moyenne +30°C)

L'aéroport international de Manas est situé à 25km du centre.


Un diner basique = 200 KGS Hébergement à l'Apple hostel 350 KGS/ nuit Transport en marshrutka Bishkek / Karakol : 350 KGS

En complement, blog voyage avec qques bons conseils pour le Kirghizistan : Blog GTLA

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